Ancien président de la Paramount dont il fut à la tête durant dix ans, de 1974 à 1984, Barry Diller vient de sortir ses mémoires, intitulées "Who Knew". Et de livrer quelques savoureuses anecdotes, parfois saignantes, dévoilées par le New York Post.
"John Travolta est un problème..."
Le New York Post vient donc de publier quelques (courts) extraits de ses mémoires, révélant de savoureuses anecdotes sur quelques films, dont La Fièvre du samedi soir. Lors de l'avant-première du film, qui s'est tenue au fameux cinéma Chinese Theater à Los Angeles, un publicist est venu le voir en lui glissant à l'oreille : "John Travolta est un problème. C'est un gars de la télévision. Vous ne mettez pas quelqu'un de la télévision dans un film. Le gamin ne va pas remplir les fauteuils". Aimable commentaire, à une époque où la télévision et le cinéma étaient encore bien cloisonnés et se snobaient allègrement...
Le film est sorti dans tout le pays deux semaines plus tard, devenant du jour au lendemain un immense succès. "Il y avait d'immenses files d'attente dans tous les cinémas d'Amérique", écrit Diller.
Diller reconnait ne pas avoir toujours eu le nez creux. Comme pour Grease, qu'il trouvait absolument catastrophique et qu'il ne voyait pas John Travolta dedans, malgré le succès de La Fièvre du samedi soir. Au point même de pousser l'acteur à accepter le rôle d'American Gigolo. Mais Travolta a tenu bon, et le rôle principal du film de Paul Schrader est allé à Richard Gere. Là aussi, Grease sera un succès massif pour le studio.
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Selon The Hollywood Reporter, Diller a déclaré que Travolta, qui avait connu la gloire dans Saturday Night Fever quelques années plus tôt, puis dans Grease, devait jouer Julian Kay dans le film de Paul Schrader en 1980, rôle sur une escorte masculine.
Travolta aurait approché Michael Eisner, qui était président de Paramount Pictures à l’époque, pour qu’il se retire, prétextant son chagrin suite à la mort de sa mère et de sa petite amie Diana Hyland.
Il s’est affalé sur une chaise dans le bureau de Michael, s’est mis à pleurer et a dit : "Je ne peux pas faire American Gigolo. Je suis trop triste, je suis encore en deuil. C’est la mauvaise chose à faire pour moi, vous devez me laisser m’en sortir", a déclaré le philanthrope Diller.
"Michael est descendu dans mon bureau et m’a dit : 'John vient de partir, et nous devons le laisser sortir du film parce qu’il ne peut tout simplement pas le faire'. J’ai dit : "Il fait semblant et t’utilise. Il est trop tard pour recaster et il est parfait pour ça'."
Diller a ensuite allégué que Travolta a menti lors de sa rencontre avec Michael », et que la vraie raison pour laquelle la star voulait ne pas jouer ce role était « qu’il avait peur de jouer [le] personnage à cause des ambiguïtés quelque peu gay ». Il est allé dire qu’il avait essayé de persuader l’acteur de rester.
« John est venu chez moi un après-midi. J’ai commencé par dire : « En ce moment, tu es la plus grande star du monde, et tu as peur de tout gâcher ». C’est une période critique pour vous, et quand vous avez un excellent scénario et un grand rôle, ne laissez rien vous décourager.
Cependant, cela s’est retourné contre lui et Diller a déclaré qu’il avait « aggravé la situation parce que [Travolta avait] parlé à son manager de mes critiques à son égard, donc ils me détestaient tous les deux ». Richard Gere, qui a eu une liaison avec la femme de Diller, la créatrice de mode Diane von Furstenberg, a finalement endossé le rôle, cimentant le succès qu’il s’était taillé dans Looking for Mr Goodbar.
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